La Première République de Madagascar est née le 14 octobre 1958 sur la base du modèle de la Vème République Française. Plusieurs évènements ont depuis amené à des changements ou adoptions de nouvelles Constitutions, entraînant un passage vers une nouvelle République. La dernière en date est entrée en vigueur le 11 décembre 2010 durant la Transition, et suite à son élection lors des élections de 2013, Hery Rajaonarimampianina devint le premier Président de la Quatrième République de Madagascar.
Comme pour la plupart des anciens pays colonisés ou annexés par la France, la Constitution ainsi que le Code Pénal de Madagascar étaient basés sur le modèle français existant à l’époque, et les changements constitutionnels opérés depuis ont plus été opportunistes et personnifiés, bien plus que dans l’intérêt général. Les divers régimes de transition qui se sont succédés n’ont servi qu’à préparer à des partages d’intérêts et de sièges entre forces vives, bien plus que pour l’intérêt de la Nation hormis en 2013 suite au NI-NI qui a mis hors course les deux principaux belligérants.
D’un côté, force est de constater que la source même des différentes crises découle non seulement de cette manipulation et orientation personnifiée de chaque nouvelle Constitution, mais surtout du modèle d’élection et plus précisément du type de scrutin. Le scrutin uninominal majoritaire à deux tours, encore une fois calqué sur le modèle français, est aujourd’hui non seulement inadapté mais surtout complètement biaisé. Inadapté faute d’une société traditionnellement habituée à suivre une personnalité de manière presque aveugle, jusqu’à atteindre un certain niveau de messianisation, et qui annihile toute considération idéologique, qui est la base même du modèle politique qu’un parti est censé mener, défendre et promouvoir. Biaisé car trop de techniques de magouilles, de tricheries et de manipulation des voix ont depuis été développées avec le modèle actuel, favorisant encore plus la corruption à plusieurs niveaux et souillant la première expression de la démocratie, à savoir le respect du résultat des votes exprimés par la population, et de ce fait ne répondant aucunement aux réels souhaits du peuple.
De l’autre, le système de gouvernance centralisé et la concentration des pouvoirs entre les mains d’un seul homme ou d’un groupe de personnes restreint a toujours été un frein pour la mise en place et l’effectivité de la décentralisation, pourtant inscrite dans la Constitution, mais a surtout contribué à agrandir le fossé et le déséquilibre entre la Capitale et les autres régions, et envenimé les relations entre les différentes ethnies et les animosités Merina-Côtiers.
Pour ces raisons, avec le parti que je préside, nous considérons que le dispositif GENIIES actuellement proposé comme solution à la fois de prévention et de sortie de crise s’avère être le plus idoine car il propose un réel changement systémique. Une nouvelle architecture politico-administrative basée sur une démétropolisation qui donnerait aux collectivités territoriales décentralisées une vraie place, une vraie fonction, avec de vrais pouvoirs à la fois décisionnaires mais également économiques. Cette nouvelle approche offre enfin la possibilité aux territoires de se développer indépendamment du pouvoir central, avec un nouveau système électoral fonctionnant sur la base de ladite démétropolisation, et qui garantira plus de transparence et d’égalité entre les candidats, et une gestion de proximité qui limiterait toutes tentatives de fraudes et qui permettrait de prévenir les sempiternels conflits électoraux qui auparavant présupposaient déjà des crises à venir.
Enfin, notons la particularité du mode de scrutin à travers les « élections liées » qui permettra d’asseoir une meilleure stabilité et une plus grande légitimité aux futurs élus de la République.
Ainsi, dans un esprit d’Entente Nationale, formons cette alliance pour un nouvel espoir d’avenir, pour Bâtir ensemble une nouvelle République !
BEBOARIMISA Ralava
Président National Banjino ny Repoblika – BR