Comme son nom ne l’indique pas, le Geniies porte dans ses gênes la modestie et l’humilité.
Certes, il s’agit d’appuyer le projet sur une construction intellectuelle digne de ce nom, fruit de réflexions et d’échanges, et surtout puisant ses sources avant tout dans l’Histoire politique, économique et la sociologie malgache. Cependant, il est hors de question de revendiquer une quelconque supériorité intellectuelle sur quiconque, et surtout pas sur nos concitoyens malgaches.
Évidemment, le projet se veut disruptif, c’est-à-dire selon la définition de Larousse « …crée une véritable rupture au sein d’un secteur d’activité en renouvelant radicalement son fonctionnement », sinon à quoi bon ?
Mais il n’est nullement besoin d’être un intellectuel hors-pair pour comprendre que d’abord, notre système politique s’est reposé sur une personnification exagérée du pouvoir, ce qui a entraîné ensuite un exercice du pouvoir caractérisé par des abus de tout genre du plus haut personnage de l’État et de ses proches à quelques exceptions près.
Le candidat aux élections s’est toujours présenté comme un messie pouvant à lui tout seul sortir le pays de l’ornière. Le mode de scrutin aidant, une fois élu, et malgré ses pouvoirs bien délimités par la Constitution, il a concentré les pouvoirs et les moyens de l’État. Le GENIIES propose un nouveau mode de scrutin, en liant l’élection présidentielle aux législatives. Le candidat-président de la République devrait avoir une liste de candidats députés pour pouvoir se présenter, les élections présidentielle et législatives de déroulant concomitamment. Leur légitimité étant partagée, les députés élus seront plus à même d’exercer leurs prérogatives constitutionnelles, notamment de contrôle de l’exécutif, et auront au moins autant de redevabilité que le Président vis-à-vis des électeurs.
Quant à l’exercice du pouvoir, le Geniies ne portera pas les germes des gouvernements dits de transition car il ne sera pas composé de représentants de partis politiques, donc point de « fizarantseza ». Ses membres ne peuvent pas se présenter aux élections qu’ils sont censés organiser. Ils ne pourront avoir de lien avec aucun groupe économique titulaire ou prétendant a un marché public ou encore moins à un contrat d’État. Par ailleurs, ils n’auront aucune immunité pendant l’exercice de leur fonction et seront sous la surveillance des organismes de contrôle.
Ils auront à organiser les élections mais aussi à soulager les souffrances du peuple malgache. N’ayant pas d’avenir politique à soigner, du moins dans l’immédiat, ils ne verseront pas dans le populisme, mais privilégieront les actions efficaces aux m’as-tu vu-isme. Au-dessus de tout conflit d’intérêts et autres délits d’initiés, leurs choix pour les marchés publics ne seront dictés que par l’efficience. Le train de vie des institutions et bien sûr du gouvernement sera réduit au strict nécessaire et marqué du sceau de la modestie et de l’humilité.
Enfin, la démission (volontaire) d’un membre du Geniies serait normale en cas de désaccord sur la conduite des affaires nationales et à fortiori en cas de soupçons ou indices graves et concordants de malversations.
Tout ça est bien dit, mais malheureusement il n’y a pas pire sourd que celui qui ne veut pas entendre. Et la démarche s’avère bien plus délicate encore puisqu’il s’agit de faire entendre raison. On conviendra que la faculté qui permet à l’être humain de connaître, juger et agir conformément à des principes (compréhension, entendement, esprit, intelligence), et spécialement de bien juger et d’appliquer ce jugement à l’action (discernement, jugement, bon sens), dixit Le Robert, n’est pas la chose la mieux partagée au monde. On ne doit pas baisser les bras pour autant si on se sent concerné un tant soit peu par le devenir de notre patrie commune.